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DU CANADA.

raire. L’envoi d’argent porta, contre toute attente, un préjudice grave à la colonie, comme nous l’avons observé en parlant de son commerce, en ce que sa circulation fit baisser le papier-monnaie et les lettres de change d’un quart.

Le roi choisit le marquis de Montcalm, maréchal de camp, pour remplacer le général Dieskau. C’était un vieil officier qui comptait 35 ans de service, ayant embrassé l’état militaire en 1721 à l’âge de 14 ans. Il avait servi en Italie et en Allemagne, et assisté à la bataille de Plaisance et au sanglant combat de l’Assiette, où il était colonel. Il avait reçu cinq blessures dans ces deux actions. Il s’était aussi distingué sous le maréchal de Belle-Isle dans la fameuse retraite de Prague. Mais il avait tous les défauts des généraux de son temps ; il était à la fois rempli de feu et de nonchalance, timide dans ses mouvemens stratégiques et audacieux au combat jusqu’à négliger les règles de la plus commune prudence ; du reste, il était d’une bravoure personnelle à toute épreuve. Il s’embarqua pour le Canada avec le chevalier de Levis, brigadier, officier de distinction, M. de Bourlamarque, colonel du génie, des officiers d’artillerie, les deux bataillons qu’on y envoyait, formant 1000 hommes, et 400 recrues. Le général Montcalm