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CHAPITRE II.




PREMIER PROJET D’UNION.

1823-1827.


L’Union des deux Canadas désirée par les Anglais de Montréal. — Ellice est leur agent. — Histoire de la fortune de ce marchand. — Le bill d’union amené secrètement devant le parlement impérial. — Parker donne l’alarme. — Sir James Macintosh et sir Francis Burdett avertis arrêtent le bill dans la chambre des communes. — Nature de ce bill. — Il est ajourné. — Sensation que la nouvelle de son introduction dans le parlement fait dans les deux Canadas. — Pétitions contre : M.M. Papineau et Neilson députés à Londres. Habile mémoire qu’ils présentent au gouvernement. — Les ministres abandonnent la mesure. — Paroles d’Ellice à M. Papineau. — Appréciation d’Ellice par sir James Macintosh. — Opinion de sir Francis Burdett sur l’union. — Entrevues de M. Papineau avec lord Bathurst. — Opinion des hommes d’état sur la durée de l’union des États-Unis. — Montant de la défalcation de Caldwell. — Affaires religieuses. — Lord Dalhousie passe en Angleterre et revient à Québec. — Refus des subsides. — Discours insultant de ce gouverneur en prorogeant le parlement.


L’Union avait été de tout temps la pensée secrète du parti anglais de Montréal, dont l’hostilité contre les anciens habitans augmentait tous les jours avec le désir de les dominer. L’avarice autant que l’ambition entretenait cette haine qui trouvait de la sympathie en Angleterre à la faveur des préjugés nationaux et des calomnies. Ce parti avait exclusivement l’oreille du peuple anglais ; le bureau colonial recevait toutes ses inspirations de lui, et les gouverneurs se jetaient presque toujours dans ses bras pour l’avoir pour ami et s’assurer de ses bonnes grâces à Londres, où les Canadiens étaient regardés comme des espèces d’étrangers. De là le motif de leur antipathie pour ces derniers et de leur chambre d’assemblée.

On a pu voir depuis l’arrivée du comte de Dalhousie que sa marche a été régulière et comme toute tracée d’avance. Son dernier mot est dit dans son premier discours aux chambres ; aucune concession n’est accordée, et les résolutions de l’assemblée ne sont recueillies que pour servir de pièces dans le grand procès qu’on se propose de lui intenter devant les communes d’Angleterre avant de la détruire. De là la situation des choses en 1822, refus des subsides et querelles avec le Haut-Canada.