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CHAPITRE III.




CRISE DE 1827.



1827-1828.

Nouvelle crise. — Adresse de M. Papineau et d’une partie des membres de la chambre à leurs commettans en réponse au discours prononcé par le gouverneur en ajournant la session. — Assemblées publiques. — Destitutions dans la milice. — La presse. — Élections. — Réunion du parlement. — Le gouverneur désapprouve le choix de M. Papineau comme président de l’assemblée. — Le parlement est prorogé. — Adresses des partisans de lord Dalhousie au roi. — Assemblées publiques dans toutes les parties du pays. — Adresses au roi et aux deux chambres du parlement impérial. — M. Waller, rédacteur du Spectateur arrêté deux fois. — MM. Neilson, Viger et Cuvillier députés à Londres avec les adresses des Canadiens. — M. Gale avec celles du parti opposé. — Affaires du Canada devant le parlement impérial. Discours de MM. Huskisson, Labouchère, sir James Macintosh, Hume, Wilmot, Stanley dans les communes. — Les adresses sont renvoyées à un comité. — Rapport du comité. — M. Huskisson est remplacé dans le ministère des colonies par sir George Murray. — Le rapport du comité n’est ni rejeté ni adopté. — Sir George Murray annonce aux députés canadiens qu’on va prendre des mesures pour faire cesser les difficultés. — Sir James Kempt remplace lord Dalhousie en Canada.


La violence des journaux et celle de lord Dalhousie dans son discours de prorogation annonçaient une nouvelle crise. La question des finances est celle qui fournit des armes ordinairement aux partis dans les grandes luttes politiques ; c’est celle qui détermina les révolutions d’Angleterre, des États-Unis et de France. Elle n’en fut pas la cause seule ; mais elle en fut le principal prétexte et c’est elle qui les commença.

Au milieu du débordement des esprits la Gazette de Québec rédigée par l’un des chefs du parti libéral, M. Neilson, conserva un ton de modération et de dignité calme qui désespéra les adversaires de la chambre. Les principaux membres du district de Montréal crurent devoir répondre aux raisonnemens du discours du gouverneur, par une adresse à leurs commettans. Cette adresse qui était écrite avec autant de mesure qu’en permettaient les circonstances, fut signée par MM. Papineau, Heney, Cuvillier, Quesnel et d’autres membres moins marquans, et avait pour but d’expliquer la conduite de la majorité, en faisant retomber la