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HISTOIRE DU CANADA.

autres à se quereller avec le gouvernement. Mais à l’exception de la Nouvelle-Écosse, il n’y en a pas une seule qui ne se plaigne depuis de longues années sans obtenir de satisfaction.

Les discours des amis des Canadiens qui paraissaient fondés sur la raison et sur la justice, firent une grande sensation.

M. Wilmot répliqua à M. Labouchère. Il prétendit que la métropole devait se conserver le droit de taxer les colonies, surtout leur commerce, en leur laissant le produit de la taxe. M. Stanley vint après ; il maintint que le conseil législatif devait être changé, que le gouverneur s’en servait comme d’un écran pour se mettre à couvert, qu’il était toujours opposé au peuple et tenait la place d’une aristocratie sans en avoir les qualifications. On ne devait point, suivant lui, accorder de privilèges à l’église, et il était important que les Canadiens n’eussent aucune raison de jeter les yeux au-delà de l’étroite frontière qui les séparait des États-Unis et qu’ils n’y vissent rien à envier. M. Warburton et M. Baring s’exprimèrent dans le même sens. Les communes renvoyèrent les affaires du Canada à un comité spécial.

En présence de l’appui que les Canadiens trouvaient dans cette chambre et auquel on ne s’était peut-être pas attendu, leurs ennemis à Londres commencèrent à se remuer de nouveau. Une quarantaine de marchands de cette ville adressèrent une pétition au parlement en faveur de l’union des deux Canadas. Quoiqu’une grande partie des signataires n’eût jamais vu ce pays, elle fut renvoyée au comité comme les autres ainsi que celle que l’on reçût à peu près dans le même temps contre les destitutions des officiers de milice. Le comité interrogea sir Francis Burton, M. Grant, les agens de la chambre d’assemblée, celui du Haut-Canada, M. Ryerson, M. Gale, M. Ellice, M. Wilmot et quelques marchands. Une partie des témoignages eut rapport à la question des subsides. Il envisagea cette question d’un point de vue élevé, et laissa percer aussi que l’horizon qu’on apercevait pourrait s’élargir encore et qu’il fallait tout préparer pour aller plus loin lorsque le temps viendrait d’augmenter de nouveau les libertés canadiennes ; du moins c’est ce que l’on doit conclure de quelques passages.

Il rapporta que dans l’état des esprits il n’était pas prêt à recommander l’union des deux Canadas, mais que les dispositions