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HISTOIRE DU CANADA

les paroisses où la majorité serait protestante, le curé devait l’être et percevoir les dîmes, les catholiques se servant de l’église après les protestans. Les prêtres pourraient contracter mariage, et les ministres protestans devaient remplacer graduellement les missionnaires catholiques chez les Sauvages. C’était l’esprit de ces instructions qui avait inspiré lord Aberdeen dans le rejet de la loi dont nous venons de parler.

Cependant la politique du ministre était de le dissimuler dans le parlement impérial. Il y eut encore des débats dans les communes à l’occasion de la présentation de la pétition des membres du conseil législatif et de l’assemblée du mois de décembre. La veille on avait distribué un pamphlet aux membres des communes, dressé par un ami des Canadiens à Londres, dans lequel on exposait tous les vices du gouvernement et toutes les réformes que demandait le peuple. On passait en revue les abus du système judiciaire et de l’exécutif à la tête duquel on mettait des militaires incapables de gouverner un peuple libre ; la mauvaise administration des terres ; la multiplicité des emplois dans les mêmes familles, la défalcation de receveur-général Caldwell, protégé du pouvoir et conseiller législatif devenu riche, disait-on, depuis son malheur, nom que les gens de sa classe donnait à son péculat, et qui lui permettait de donner des diners somptueux ; l’absence de contrôle partout malgré l’abus de l’intervention incessante du parlement impérial. L’auteur terminait par appuyer sur la nécessité de rappeler lord Aylmer.

À peu près dans le même temps un article écrit avec beaucoup de verve parut dans Taits Edinburgh Magazine, sur la situation politique du Canada, qu’on attribua à M. Chapman et dont le mémoire ci-dessus était un résumé.

M. Roebuck répéta dans les communes ses remarques ordinaires sur les abus de l’administration. M. Spring Rice dit, qu’avant la retraite du ministère dont il faisait partie, il avait préparé une dépêche qui contenait un ample exposé des vues du gouvernement. Cette retraite avait empêché de l’envoyer. Il n’avait pas confirmé la nomination du juge Gale parce qu’il s’était trop compromis comme partisan politique, et comme le juge Kerr avait été destitué de sa place de juge de l’amirauté pour malversation, il n’avait pas cru convenable de lui laisser celle