LIVRE QUATORZIÈME.
CHAPITRE I.
Les querelles qui avaient troublé l’administration de Craig et les manifestations populaires qui s’étaient fait jour par la voie de l’assemblée, avaient fait une double impression au dehors. Aux États-Unis elles avaient enhardi le parti de la guerre et augmenté ses espérances ; en Angleterre elles avaient porté le gouvernement à regarder les Canadiens d’une manière plus favorable et à travailler à adoucir l’âpreté qui régnait dans les relations entre le gouvernement et les représentans.
L’incapacité et la violence de Craig avaient été la cause des troubles récens. Une conduite contraire pouvait ramener le calme dans les esprits. Le gouverneur de la Nouvelle-Écosse, Sir George Prevost, ancien militaire d’origine Suisse, offrait toutes les conditions désirables dans la circonstance. C’était un homme sage, modéré, qui possédait ce bon sens et cette impartialité si rares chez les agens métropolitains depuis quelque temps.
Voyant d’un côté la puissance énorme de l’Angleterre, et de l’autre la faiblesse de la colonie, ces agens prenaient pour base de