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LIVRE QUATORZIÈME.


CHAPITRE I.




GUERRE DE 1812.



Sir George Prevost ; sa politique. — Situation des rapports entre l’Angleterre et les États-Unis. — Premières hostilités sur mer. — Le parti de la guerre l’emporte à Washington. — La guerre est déclarée. — L’Angleterre adopte un système défensif. — Forces des États-Unis. — Organisation de la défense du Canada. — Zèle du clergé catholique. — M. Plessis travaille à faire reconnaître officiellement le catholicisme par le gouvernement. — Mission secrète de John Henry aux États-Unis et son résultat. — Mouvement des forces américaines. — Le général Hull envahit le Canada et puis se retire. — Divers escarmouches et combats. — Le général Brock fait prisonnier le général Hull avec ses soldats. — Van Rensalaer envahit le Canada. — Combat de Queenston ; mort du général Brock. — Défaite de l’ennemi. — Nouvelle et inutile invasion du Canada par le général Smith. — Le général Dearborn fait mine d’attaquer le Bas-Canada, puis se retire. — Événemens sur mer. — Session du parlement. — Il élève les droits de douane pour faire face aux dépenses de la guerre.


Les querelles qui avaient troublé l’administration de Craig et les manifestations populaires qui s’étaient fait jour par la voie de l’assemblée, avaient fait une double impression au dehors. Aux États-Unis elles avaient enhardi le parti de la guerre et augmenté ses espérances ; en Angleterre elles avaient porté le gouvernement à regarder les Canadiens d’une manière plus favorable et à travailler à adoucir l’âpreté qui régnait dans les relations entre le gouvernement et les représentans.

L’incapacité et la violence de Craig avaient été la cause des troubles récens. Une conduite contraire pouvait ramener le calme dans les esprits. Le gouverneur de la Nouvelle-Écosse, Sir George Prevost, ancien militaire d’origine Suisse, offrait toutes les conditions désirables dans la circonstance. C’était un homme sage, modéré, qui possédait ce bon sens et cette impartialité si rares chez les agens métropolitains depuis quelque temps.

Voyant d’un côté la puissance énorme de l’Angleterre, et de l’autre la faiblesse de la colonie, ces agens prenaient pour base de