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Page:Garnier - Les tragedies de Robert Garnier - 1605.djvu/48

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PORCIE.

Por. Lasieme le propose, mon feu pere enfemble ! No.Vostre efpoux eft viuant.Por. Mais c’eft en voDe nos reftiteur l’antique liberté. (lonte

Nour. Quel bien en vostre mort receurala patrie ? Por. Mais quel bien reçoit-elle en ma dolente vie ? No. Las ! Madame, pour Dieu, que ce mortel der Par trop d’aduerfitez, ne vous vienne faifir, Repouffez loin de vous cefte fureur daminee. Por. Cela n’est pas fureur, c’est une destinee. Les deftins, ma Nourrice, ore nous monftrent bien Que fuiet à leur force eft le rand terrien. Tout fe fait par destins, fur le deftin fe fonde L’entier gouvernement de la machine ronde. No. Mais ce forçant destin ne vous commande pas De vous tailler vous mefme vn violent trespas. Il faut attendre l’heure ordonnee à la Parque, "Pour nous faire defcendre en l’infernale barque. Vinez viuez ioyeufe, attendant que les Diens Vous rameinent icy Brute victorieux. Pour deftruire à fontour la ligue Cefarge, Et rendre en liberté fa patrie esploree. Por. Je crain. Nour. Que craignez-vous ? Por. Le malheur des combas.

N.Auez-vous doncques peur qu’il ne furmonte pas ? Por. Leur ponuoir eft plus grand. Nour.Sa querelle eft meilleure.

Por. Mais les Dieux inconftans font pour eux à cefte heure.

N.Quoy ? que les immortels, qui font nostre ſuport Delaiffant nostre droit pour maintenir leur tort : Por. Ils ont ià tant de fois nostre attente trompes, Suyuant fous cet efpoir le parti de Pompee. N. Mau le Tyran vaincueur incontinent deftruit Defes heureux combas n’emporta pas grand fruit. Digitized by Google