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Page:Garnier - Les tragedies de Robert Garnier - 1605.djvu/54

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PORCIE.

Arce, Philofophe.

Ourquoy, Fortune iniufte, as-tu fallacienfe, Deftourbé le repos de ma vie ocieufe, Four m’efleuer fi baut ? moy qui me contentois Heureusement viuant ainfi comme i’estois. N’eft ce à fin que tamain volagement maline, Me face trebucher de plus grande ruine ?. N’est-ce à fin qu’efleué fur vn rocher plus haut, le reçoine entombant vn plus horrible faut ? O que plus feurement ie deuidois ma vie, Efloigné des poifons de la mordante enuie, Dans les rocs cauerneux du goulfe Pharien, Où franc de mille fons ie demeurois tout mien, N’ayant en mon esprit autre folicitude Que de vaquer paifible au repos de l’estude ! Lors quel plaifir m’eftoit-ce, efleué dans les cieux, Contempler ou le cours du Soleil radieux, Son chemin eternel, comme autour du monde Il traine tous les tours fa clairté vagabonde : Onlarondeur de Phebe, fes nocturnes feux. Qu’elle affemble argentine en fon globe nuiteux : On ces quatre elemens, dont la viue influence S’efpanche fur les corps qui reçoinent naissances Bref, tout ce que iadus le difforme Chaos Auoit confufement en fa machine enclos, Qui viendra de rechef d’vne cheute pefante Accabler fous le ciel cefte race mefchante. Ores voicy le temps, auquel doinent les Dieux Deftruire courroucez ce monde vicieux, Afin de r’engendrer vne autre forte d’homes (mese Meilleurs plus entiers que cent fois nous ne fomDigitized by Google