Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/118

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Le 3 juillet. — Tout fiévreux, j’attendais, hier après-midi, qu’il fût 6 heures pour me rendre à la propriété de Tante Lalie. Ma vieille servante Had’laïtte avait dit vingt fois : « Comme Monsieur est difficile aujourd’hui ! » Je n’étais bien nulle part ; je remâchais le pain amer de mes embêtements : vivre près de Valentine avec, entre elle et moi, ce paquet de mensonges, ce n’était plus possible ; la nausée me prenait.

Il n’y eut, ce soir-là, à dîner, que les Arbuziaux. Valentine me parut rêveuse ou distraite ; peut-être était-elle simplement accablée par la grosse chaleur. On parla voyages ; Arbuziaux a beaucoup circulé : il a vu l’Égypte, Moscou, New-York et le Japon, il exprima son regret d’être trop vieux pour visiter notre belle colonie africaine.

« Vous qui y êtes allé si souvent, mon cher Commandant, dites-moi donc si… »

Si souvent ! ! Voilà que j’y avais été souvent, maintenant !

Je risquai :