Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/125

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Je dus me contenter de couvrir ses doigts de baisers.

Elle me dit alors cette chose pleine de bon sens dans un moment aussi émouvant :

— Vous devrez vous tirer de là, Gédéon : puisque vous n’avez jamais été au Congo, il faudra y aller un jour.

— Viendrez-vous avec moi, Valentine ?

Elle ne souriait plus ; elle inclina sur moi son doux et ferme visage et, les yeux dans mes yeux, tandis que j’ouvrais les bras où elle glissa toute blanche :

— Oui, dit-elle.

— Ce sera notre voyage de noces, ma chère femme !

Et nous nous embrassâmes éperdûment.

Comment nous revînmes près de Tante Lalie, je n’en sais rien. Je ne marchais pas ; je flottais dans la lumière, au bras de Valentine.

Tante Lalie dormait toujours ; nous regardâmes un instant, penchés sur elle, ses beaux cheveux blancs que la lune argentait ; nous écoutions son souffle paisible… elle ouvrit les yeux et vit Valentine, les mains nouées à mon bras, inclinée sur ma poitrine.

— Tante Lalie, lui dis-je, vous avez été la