Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/128

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venue du lointain des âges, palpitait dans la nuit et m’entrait dans le cœur. Tous ceux, toutes celles qui avaient aimé sur ce vieux sol ameubli et creusé par nos pères, se levaient dans l’ombre du passé et me saluaient avec un air d’ami.

Ils me tendaient des fleurs, ils me souhaitaient un heureux mariage, une vie saine et vaillante, une vie d’amour.

Et, quand la cloche du château se mit à sonner, chacun des douze coups me tomba sur le cœur.

J’étais tout frémissant ; je me sentais trembler comme un jeune de pierrot tombé du nid.

L’avenir, maintenant, se déroule devant Valentine et moi : elle appuiera sur mon bras vigoureux sa main légère, et sa douceur intelligente s’associera à ma raison — car la femme, comme chacun sait, doit toujours sentir que celui à qui elle a donné sa vie est son maître : la poule ne doit pas chanter plus haut que le coq.

***

Je viens d’avoir une idée que je crois jolie : je ferai graver son nom et le mien au-dessous d’un cœur, sur la lame de mon sabre de commandant.

Mars et Vénus…