Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/22

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il eut l’air de tomber des nues. Je repris les valises.

— Pourquoi ?… j’avais appris votre retour par votre dépêche au Cayaux Club.

— Mais nos lettres, votre engagement, Tartarin ?…

— Quel engagement ?

Il eut l’air de chercher très loin dans ses souvenirs…

— Ah ! parfaitemin… j’y suis : les lettres ! Celle que vous m’avez écrite était pleine de sentiment, je vous en ai écrit une otre dans le même esprit… nous sommes quittes !

— Et vous êtes toujours à Mons !

— Pourquoi n’y serais-je plus ?

Je déposai les valises et, lui prenant les mains, je lui dis avec une grande fermeté :

— Il faut quitter Mons, Tartarin, il le faut ! Écoutez la voix d’un ami qui vous en prie et n’attendez pas que la voix publique vous l’ordonne !

Et je lui rappelai en quelques mots sa fatale puissance de perversion, la mentalité de mes malheureux concitoyens et presque de moi-même, tous devenus les séides de la Couyonnade et de la Carabistouille !

Il ne me répondit pas tout de suite : il avait