Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/71

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10 décembre 19… — Il n’a vraiment pas de chance, notre corps des pompiers volontaires. Sa dernière mésaventure l’a mis une fois de plus en mauvaise posture. Figurez-vous qu’un incendie éclata avant-hier dans le bâtiment d’arrière du magasin d’aunages Leclercq, rue des Capucins. Ces bâtiments ont une « porte d’issue » comme on dit chez nous, rue de Dinant. Les pompiers accourent avec le dévidoir et la pompe à bras. On déroule les tuyaux ; on en adapte une extrémité à la pompe ; on découvre le couvercle de pierre d’une citerne dans le pavement de la cour et l’on jette l’autre extrémité dans cette citerne.

« Pompi ! Pompez ! Pompons ! à nous le pompon ! » comme dit la chanson. L’amorçage se fait avec une difficulté inusitée ; mais comme le feu prend de l’extension, on n’en pompe qu’avec plus de rage, deux hommes à chacun des bras de la pompe. Le jet arrive enfin, épais, nauséabond : on s’est trompé de citerne…

Le caporal hurle au lieutenant grimpé, selon l’usage, sur le toit, afin d’étudier la meilleure façon d’attaquer l’élément destructeur :