Page:Garros - De la diète au point de vue thérapeutique.djvu/17

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disparaître bientôt et faire place à l’exercice régulier de toutes les fonctions. Mais si, au contraire, la diète est absolue et prolongée, des phénomènes autrement graves se manifestent. Les muqueuses deviennent d’une pâleur extrême ; on dirait qu’elles étaient complétement privées de sang ; les veines superficielles affaissées semblent avoir disparu ; les battements du cœur sont tumultueux, leur nombre augmente considérablement ; le pouls est faible et vite ; des œdèmes envahissent les parties déclives, les évacuations abondantes au début, diminuent peu à peu et changent d’aspect, les urines deviennent claires, les excréments durs et coiffés, la faiblesse augmente de jour en jour ; enfin la maigreur qui est des plus prononcées ne tarde pas à faire place au marasme. Ce tableau caractéristique de l’inanition se manifeste beaucoup plus rapidement chez les carnivores que chez les herbivores, et se traduit, en outre, d’une manière différente chez ces mêmes animaux.

Les solipèdes s’agitent, se tourmentent, hennissent, grattent le sol au début ; mais si le désir qu’ils ont de prendre des aliments n’est pas bientôt satisfait, on voit succéder à cette surexcitation première une période de coma, si l’on peut ainsi parler ; ils deviennent tristes, sombres, se couvrent d’une sueur froide, se couchent et meurent dans les convulsions.

Les carnassiers, et parmi eux les chiens, sont