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XIX.

Concordat.

De cette rapide mais impartiale histoire, il résulte qu’il y a des torts de part et d’autre. Si la classe bourgeoise est coupable, la classe ouvrière l’est aussi. L’une et l’autre, il faut le reconnaître, ont conspiré, quoique d’une manière différente, contre le christianisme, principe de la charité et de la liberté sociale. Vouloir rétablir l’ordre et vider le différend par la violence, c’est aggraver le mal ; c’est amener la guerre civile et la misère ; c’est déshonorer la France ; c’est l’affaiblir et peut-être la livrer meurtrie et mourante au joug de l’étranger.

L’oubli du passé, un généreux pardon juré de part et d’autre, non sur l’autel de la patrie, cela ne suffirait pas ; mais sur la tombe à peine fermée du glorieux martyr qui vient de verser son sang pour acheter la concorde, dissiperait à l’instant la formidable tempête qui nous menace tous. Qu’à défaut de cette noble mesure de salut public, on profite au moins de la suspension d’armes, suite forcée de l’état de siège ; et qu’au lieu de perdre les jours et les heures en questions de détail, on se hâte de poser les bases solides d’un meilleur avenir, en proclamant avec franchise quelques-uns de nos grands principes chrétiens, vie éternelle des nations. En sera-t-il ainsi ?…

De ce qui précède, il résulte encore clairement que la question de l’organisation du travail est tout