Page:Gaume - L'europe en 1848, 1848.djvu/75

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le communisme n’est pas mort. Qui oserait affirmer qu’à l’heure même il ne se promet pas une éclatante revanche ? Refoulé dans quelques repaires ténébreux, déjà peut-être il charge une nouvelle bombe.

Ses apôtres sont-ils convertis ? Leur langage d’aujourd’hui n’est-il pas leur langage d’hier ? Quelle différence y voyez-vous ? sinon un peu de jactance de moins et un peu d’hypocrisie de plus. Le fond est le même.

Ses défenseurs sont-ils tous morts ? Croyez-vous que nos vaisseaux transporteront aux antipodes tous les hommes égarés ou coupables qui ont failli nous précipiter dans le gouffre sans fond de l’anarchie ? Il en reste parmi nous, soyez en sûrs. Moins nombreux aujourd’hui, demain ils le seront davantage.

D’actifs embaucheurs auront bientôt rempli les places vides. Le plus infatigable de tous c’est la misère. Le communisme est la guerre à mort de ceux qui n’ont pas contre ceux qui ont. Or, la misère, suite nécessaire de la ruine du commerce et de la suspension du travail, augmentera incessamment le nombre de ceux qui n’ont pas. Humainement parlant, voilà donc, ou plus tôt ou plus tard, autant de soldats du communisme, autant d’ennemis plus ou moins dangereux de ceux qui ont.

De nouveau : Sentinelles, prenez garde à vous ! Pour le moment le combat n’est plus aux barricades : il peut y revenir. Multipliez les précautions, armez-vous de lois, entourez-vous de soldats : vous faites bien. Mais le foyer de l’émeute n’est pas, il ne fut