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FRANÇOIS COPPÉE ET SON ŒUVRE

exquis volume dont le héros, Amédée Violette, sans personnifier absolument Coppée, sent la vie comme il la sentait lui-même quand il était enfant et jeune homme ; en 1892, ce sont les Vrais Riches. Le Journal, où Fernand Xau l’avait appelé dès la fondation, lui créait maintenant des loisirs dorés, et depuis 1892, il était propriétaire à Mandres, en Seine-et-Oise, de la Fraizière, jolie maison qui avait appartenu en 1830 à un excellent violoniste, et qui semblait s’en souvenir en peuplant de rossignols tous les arbres de son verger. C’est là, au milieu des roses dont une porte son nom, que Coppée écrivit Longues et Brèves, contes en prose (1893), et tous ces articles réunis sous le titre de Mon franc parler. Mais un grand succès, le plus grand de tous, lui était encore réservé. Nous voulons parler de Pour la Couronne, drame en cinq actes représenté le 10 janvier 1896 à l’Odéon, après de longues années d’attente et un refus inexplicable à la Comédie Française, où décidément Coppée n’avait pas de chance. On se rappelle encore le triomphe de la première, à laquelle assistait la princesse Mathilde, dont l’amitié pour le poète ne s’était jamais démentie depuis le Passant, et la longue série de représentations qui doubla presque la centième. C’est là que débuta l’acteur Jacques Fenoux, et aussi cette exquise Wanda de Boncza, dont les grands yeux noirs et le charme étrange ne devaient briller qu’un moment. Quelques mois après, Coppée recevait la cravate de commandeur de la Légion d’honneur. L’année suivante (1896), il écri-