Page:Gautier - Œuvres de Théophile Gautier, tome 1.djvu/166

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

milles de Londres, et se promener sur des routes poussiéreuses bordées d’auberges détestables, où d’honnêtes chiens anglais ne voudraient pas passer une nuit ; mais tout en grognant il m’accompagnait, et je l’aurais mené au bout du monde ; il ne se porte pas plus mal, et moi je me porte mieux. — Nous sommes installés sur le bord de la mer, dans une maison blanchie à la chaux et enfouie dans une sorte de forêt vierge d’orangers, de citronniers, de myrtes, de lauriers-roses et autres végétations exotiques. — Du haut de la terrasse on jouit d’une vue merveilleuse, et vous y trouverez tous les soirs une tasse de thé ou une limonade à la neige, à votre choix. Mon oncle, que vous avez fasciné, je ne sais pas comment, sera enchanté de vous serrer la main. Est-il nécessaire d’ajouter que votre servante n’en sera pas fâchée non plus, quoique vous lui ayez coupé les doigts avec votre bague, en lui disant adieu sur la jetée de Folkestone ?

« ALICIA W. »


II


Paul d’Aspremont, après s’être fait servir à dîner dans sa chambre, demanda une calèche.