Page:Gautier - Œuvres de Théophile Gautier, tome 1.djvu/330

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Le Français et le citoyen de Pompeï prirent les rues de la Fontaine d’Abondance, des Théâtres, longèrent le collège et le temple d’Isis, l’atelier du statuaire, et entrèrent dans l’Odéon ou théâtre comique par un vomitoire latéral. Grâce à la recommandation d’Holconius, Octavien fut placé près du proscenium, un endroit qui répondrait à nos baignoires d’avant-scène. Tous les regards se tournèrent aussitôt vers lui avec une curiosité bienveillante, et un léger susurrement courut dans l’amphithéâtre.

La pièce n’était pas encore commencée ; Octavien en profita pour regarder la salle. Les gradins demi-circulaires, terminés de chaque côté par une magnifique patte de lion sculptée en lave du Vésuve, partaient, en s’élargissant, d’un espace vide correspondant à notre parterre, mais beaucoup plus restreint, et pavé d’une mosaïque de marbres grecs ; un gradin plus large formait, de distance en distance, une zone distinctive, et quatre escaliers correspondant aux vomitoires et montant de la base au sommet de l’amphithéâtre, le divisaient en cinq coins plus larges du haut que du bas. Les spectateurs, munis de leurs billets, consistant en petites lames d’ivoire où étaient désignés, par leurs numéros d’ordre, la travée, le coin et le gradin, avec le titre de la pièce représentée et le nom de son auteur, arrivaient aisément à leurs places. Les magistrats, les nobles, les hommes mariés, les jeunes gens,