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CHAPITRE V


Statira, suivie de Gygès, arriva devant une petite porte dont elle fit tomber le loquet en tirant un anneau d’argent attaché à une bande de cuir, et se mit à monter un escalier aux marches assez roides pratiqué dans l’épaisseur du mur. Au haut de l’escalier se trouvait une seconde porte qu’elle ouvrit au moyen d’une clef d’ivoire et de cuivre. Dès que Gygès fut entré, elle disparut sans lui expliquer autrement ce qu’on attendait de lui.

La curiosité de Gygès était mêlée d’inquiétude ; il ne savait trop ce que pouvait signifier ce message mystérieux. Il lui avait semblé vaguement reconnaître dans l’Iris silencieuse une des femmes de Nyssia, et le chemin qu’elle lui avait fait suivre conduisait aux appartements de la reine. Il se demandait avec terreur s’il avait été aperçu dans sa cachette ou trahi par Candaule, car les deux suppositions étaient probables.

À l’idée que Nyssia savait tout, des sueurs brûlantes et glacées lui montèrent à la figure ; il essaya de fuir, mais la porte avait été fermée