Page:Gautier - Œuvres de Théophile Gautier, tome 2.djvu/80

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

très savant et qui fait honneur au siècle qui l’a produit.

― Ainsi, reprit le savant bouffi d’orgueil et faisant la roue dans sa gloire, vous partagez mon avis sur la position de l’accent tonique ?

― Complètement, répondit Musidora ; mais ce n’est pas cela qui nous amène.

― Au fait, dit le savant, que voulez-vous de moi, mesdames, en quoi puis-je vous obliger ? ― Je ferais tout au monde pour être agréable à de si charmantes personnes.

― Monsieur, fit Musidora en présentant au sinologue le portefeuille qu’elle tenait sous sa mantille, si ce n’était abuser de votre complaisance et de votre savoir, nous désirerions avoir la traduction de ces deux papiers. »

Le savant prit les deux feuilles que lui tendait Musidora et dit avec un air capable :

« Ceci est du véritable papier de Chine, et ceci du papyrus authentique. »

Puis il arbora sur son vénérable nez une majestueuse paire de lunettes. Mais il ne put déchiffrer un seul mot. Il se tourmentait considérablement sans avancer pour cela dans sa lecture.

« Mesdames, je suis désolé, dit-il en rendant le portefeuille à Musidora ; cette écriture entrelacée est vraiment indéchiffrable. ― Tout ce que je puis vous dire, c’est que ces caractères sont chinois et tracés par une main très exercée. ―