Page:Gautier - Albertus, ou l’Âme et le péché, légende théologique.djvu/36

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Sonnet I.


Aux vitraux diaprés des sombres basiliques,
Les flammes du couchant s’éteignent tour à tour,
D’un âge qui n’est plus précieuses reliques,
Leurs dômes dans l’azur tracent un noir contour;

Et la lune parait, de ses rayons obliques
Argentant à demi l’aiguille de la tour,
Et les derniers rameaux des pins mélancoliques
Dont l’ombre se balance et s’étend à l’entour.

Alors les vibremens de la cloche qui tinte,
D’un monde aérien semblent la voix éteinte,
Qui par le vent portée en ce monde parvient;

Et le poète assis près des flots, sur la grève,
Écoute ces accens fugitifs comme un rêve,
Lève les yeux au ciel, et triste se souvient.
3.