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aventures du baron de münchhausen.

coup de mal : car au moment que je franchissais pour la seconde fois la haie, il se mit à ruer et à remuer les jambes si violemment que je me trouvai un instant fort embarrassé. Mais je l’empêchai de continuer cette gymnastique en fourrant ses deux jambes de derrière dans les poches de mon habit.

Arrivés à l’auberge, le postillon accrocha son cor à un clou dans la cheminée, et nous nous mîmes à table.

Or, écoutez, messieurs, ce qui arriva ! — Tarata, tarata, tat, tata ! voilà le cor qui se met à jouer tout seul. Nous ouvrons de grands yeux, en nous demandant ce que cela signifie. Imaginez-vous que les notes s’étaient gelés dans le cor, et que, la chaleur les dégelant peu à peu, elles sortaient claires et sonores, à la grande louange du postillon, car l’intéressant instrument nous fit pendant une demi-heure d’excellente musique sans qu’il fût besoin de souffler dedans. Il nous joua d’abord la marche prussienne, puis « Sans amour et sans vin, » puis « Quand