Page:Gautier - Fleurs d’orient.djvu/166

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plus à la laitière, la jugeant assez punie par le reproche de sa fille ; mais il se retourna vers ses fils :

— Voici, dit-il, une jeune fille qu’Allah a parfumée de ses grâces ; il lui donnera une descendance vertueuse comme elle. Lequel de vous deux veut la prendre pour femme ?

— Moi, je l’épouse, dit Akim, le plus jeune des fils d’Omar.

Le khalife continua sa tournée ; puis bientôt il sortit de la ville et gagna une briqueterie.

Là, il ôta sa tunique, et, se mêlant aux ouvriers, commença à pétrir la terre glaise pour former des briques.

À cette époque les khalifes étaient pauvres et intègres ; ils ne détournaient pas encore pour leur usage un seul denier du trésor public et travaillaient, pour vivre, au métier qu’ils savaient faire, pendant les heures que leur laissaient les soins de l’État.

Donc Omar faisait des briques.

Tandis qu’il était ainsi occupé, des envoyés d’une ville importante vinrent se plaindre à