Page:Gautier - Fleurs d’orient.djvu/205

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Il médite un moment, en se caressant la barbe et en glissant vers sa femme un malicieux regard.

— Eh bien, dit-il enfin, j’ai la fantaisie de te voir danser, toute nue, ici même.

La reine a un sursaut de colère.

— Ne plaisantez pas, seigneur, dites-moi vraiment ce que vous désirez.

— Vraiment, c’est cela que je veux, et non autre chose.

— Vous vous moquez, dit-elle avec un sourire forcé.

— C’est cela que je veux, te dis-je ! s’écria le roi dans un commencement d’irritation.

— Que je danse, toute nue, devant vous ?

— Toute nue.

— Alors, maître, si vraiment un désir aussi insensé a passé par votre esprit, laissez-moi vous supplier de l’oublier ; demandez-moi tout ce que vous voudrez, plutôt que cette danse humiliante et ridicule.

— J’ai dit.

— Au nom de notre fils bien-aimé, Emin--