Page:Gautier - Fleurs d’orient.djvu/306

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illustre, pour lui présenter mes tristes devoirs, et prendre congé d’elle ?

— Pourquoi m’appelez-vous jeune fille ? dit Céleste ; vous avez devant vous, seigneur, l’épouse infortunée de Tchouan-Tse.

— Je vous prenais pour sa fille, pardonnez-moi, s’écria l’étudiant, avec un sursaut de surprise, et il ajouta, comme à lui-même : Je ne savais pas que ce philosophe, touché déjà par l’hiver, avait pour compagne le printemps en fleur.

La princesse trouva cette remarque inconvenante ; mais en même temps, sans qu’elle pût s’en défendre, elle lui fit plaisir, et elle dit très vite, pour cacher son embarras :

— Vous parliez de prendre congé ; voilà qui est impossible. Les mânes de mon époux n’auraient pas de repos si je ne remplissais pas, comme il convient, les devoirs de l’hospitalité envers un de ses plus chers disciples. Daignez vous asseoir à cette table, qui est servie pour vous, et ne songez pas à repartir avant demain.