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UN FEUILLETON A FAIRE.

grec, et le talent de Mlle  Mars à celui de Mme  Dorval, préoccupe beaucoup moins les gens que la loi sur la pêche fluviale, ce qui est profondément déplorable et prouve que la société chancelle sur sa base. L’indifférence en fait de jeunesse et de beauté est allée si loin à l’endroit des comédiennes, que toutes les actrices en réputation sont pour le moins quadragénaires.

Nous avons la perception si lente pour la beauté des femmes, que nous commençons à nous apercevoir qu’elles sont jolies lorsqu’elles commencent à grisonner. Pour réaliser ce feuilleton rêvé par nous, il faudrait qu’un homme de cœur, de style et d’esprit, comme on dit à présent, se donnât la peine de suivre exactement le jeu de quelques acteurs, Frédérick, Bocage, Bouffé, Mlle  Georges, Mlle  Mars, Mme  Dorval, par exemple, dans tous leurs rôles importants, et en fît une critique détaillée scène par scène, couplet par couplet, vers par vers, mot par mot. Je voudrais que le moindre geste fût noté scrupuleusement, que l’on rendit compte d’une inflexion de sourcil, d’une tenue de voix et de ces mille détails dont après tout se compose la physionomie d’un rôle et qui font la différence du grand acteur à l’acteur médiocre. Je sais que cela pourra paraître minutieux à quelques feuilletonistes tranchants et superlatifs ; mais toute autre critique est illusoire et ne profite à personne qu’à celui qui la fait. Par une description