Page:Gautier - Fusains et eaux-fortes.djvu/96

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LES DANSEURS ESPAGNOLS


A moins que vous ne soyez un fossile genre drigoug ou lamentin profondémement enfoui sous la couche tertiaire, vous avez sans doute vu les danseurs espagnols le Camprubi et la Dolorès Serral, charmant couple ; si vous avez commis cette monstrueuse faute de ne point louer une stalle ou une toge aux Variétés, au temps où ces deux étincelants papillons effleuraient du bout de leurs ailes inondées d’une pluie de paillettes les planches poussiéreuses, presque défoncées par le sabot pesant de ce grand animal d’Odry, l’Antinoüs des cuisinières, vous n’avez plus qu’à vous battre la poitrine avec un rocher en signe de repentir, comme saint Jérôme, et à vous pendre solidement à un bon clou, cravaté de chanvre neuf, pour apprendre à votre tête ce que pèsent vos pieds, car vous avez manqué un des