qui sont comme la fugue et le contre-point de la poésie, mais il faut être un maître pour y exceller, et qui ne les a pas pratiqués peut se trouver un jour devant l’idée sans forme à lui offrir. L’Enfer, de tous les volumes d’Amédée Pommier, a été le plus remarqué, et c’est en effet une œuvre des plus originales. L’auteur, trouvant qu’on spiritualisait un peu trop l’enfer, l’a épaissi, comme disait madame de Sévigné à propos de la religion, par quelques bons supplices matériels, tels que chaudières bouillantes, jets de plomb fondu, cuillerées de poix liquide, lits de fer rougi, coups de fourche et de lanières à pointes, introduisant les diableries de Callot dans les cercles de Dante. Idée ingénieuse ! l’adultère est puni par la satisfaction à perpétuité de sa concupiscence ; les amants coupables sont toujours l’un devant l’autre, éternels forçats de l’amour.
L’éternité du tête-à-tête
Ne pouvait manquer à l’enfer.
dit le poëte en terminant sa strophe par cette chute
heureuse et de l’effet le plus piquant. Le mètre employé est une strophe de douze vers composée d’un
quatrain et de deux rimes triplées féminines qui
s’encadrent entre deux vers masculins. L’auteur manie cette forme avec une maestria singulière. Il s’en
est encore servi dans son volume de Paris, espèce
de description lyrique et bouffonne de la grand’ville
où parfois Victor Hugo coudoie Saint-Amant et
Scarron, étrange macédoine de splendeurs et de