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ZIN-GOU

Mais, subitement, l’Impératrice s’apaise, secoue sa tête fière et fait signe au général de se relever.

— Alors tout est perdu, dit-elle, la victoire nous échappe.

— Rien n’est perdu, ô ma souveraine, dit Také-Outsi, qui reste agenouillé, tout est suspendu seulement. J’ai emporté le corps du Mikado dans mes bras, je l’ai couché sous sa tente, disant qu’il était seulement blessé, qu’il guérirait ; puis, le confiant à des gardiens qui paieraient de leur vie la moindre indiscrétion, je suis parti en secret, et, semant ma route de chevaux morts, arrivé jusqu’à vos pieds.

Le beau guerrier lève les yeux vers la reine charmante, qui, la tête inclinée, le regarde aussi. Elle lit dans cette âme ardente, l’héroïsme, le génie, le dévoue-