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TOKIO

Maître, que l’on déclarait trop sacré pour qu’il pût régner lui-même, las d’être une idole inaccessible, cachée sous des voiles de plus en plus épais, descendit tout à coup de son piédestal, mit ces voiles en mille morceaux, et brusquement, comme on souffle une chandelle, éteignit le pouvoir des siogouns, qui, depuis des siècles, brillait sans vaciller.

Le mikado Mitsou-Hito — l’Homme Conciliant, — qui descend des Dieux, et dont la dynastie règne sur le Japon « depuis le commencement des temps et à jamais », selon la formule officielle, reprit le sceptre que ses ancêtres avaient laissé glisser de leurs mains : il entendait régner seul, lui-même, et comme un simple mortel, hélas ! Ce cycle qu’il inaugurait, il lui donna le nom de Mé-dgi, « Règne lumineux », et Yeddo,