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TOKIO

principautés ; puis, subitement, sans plus de secousses pour le pays que n’en éprouve un vaisseau dont on change l’orientation, les princes, avec un désintéressement inouï, renonçant d’eux-mêmes à leurs fiefs, le Taïcoun déposant ses pouvoirs, le Fils des Dieux devenant un roi constitutionnel, et la civilisation moderne succédant, sans transition, aux séculaires coutumes d’un peuple fanatiquement conservateur !

Tokio, la Capitale de l’Est, est joliment assise, au fond d’une baie charmante, dans une plaine bosselée de petites collines. La ville n’a ni murailles ni limites apparentes, et l’on ne sait trop où elle commence ni où elle finit. Elle occupe, en tout cas, une superficie énorme. Qu’on se figure, en effet, plus d’un million d’êtres