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L’ORIENT.

tements de femme, une mandille de Brousse, quelques pics de soie ouvragée en torsade ou en feston pour garnir une robe, et des guirlandes de petites fleurs artificielles que les Levantines mêlent à leur coiffure.

Il était peut-être plus raisonnable de renouveler la robe un peu défraîchie de Zeynab que de lui apporter ces fanfreluches luxueuses qui appelaient le satin et le velours. Mais, à son insu, Gérard de Nerval cédait à ce besoin de se montrer magnifique devant l’objet aimé ; car l’esclave, quoiqu’elle dût profiter de ces cadeaux, n’en était que l’occasion. Toute joyeuse, elle courut les faire voir à son amie, qui sourit doucement, et le maître de Zeynab passa aux yeux de toute la classe pour un seigneur splendide et généreux. Des présents plus utiles lui eussent fait moins d’honneur. En Orient comme en France, dans les choses de toilette, le superflu, aux yeux des femmes, n’est-il pas le nécessaire ?

Notre voyageur craignit un instant d’avoir marqué par ces galanteries plus d’amour