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L’ORIENT.

III

les propylées.

Pour aller à l’Acropole, il faut traverser des ruelles désertes bordées de masures en ruines dont les portes entrouvertes vous laissent voir quelques marmots farouches à demi vêtus de haillons, quelque matrone hagarde au nez busqué, aux yeux d’oiseau de proie, à la natte tournée sur un fer crasseux, qui se retire précipitamment ; des chiens maigres au museau de loup, au pelage hérissé comme de l’herbe sèche, aboient, à votre passage, avec une vigilance que rien ne justifie ; Mercure, dieu des voleurs, ne trouverait rien à dérober dans ces chétives cabanes faites de boue et de pierraille, où éclatent çà et là un pur fragment de marbre antique, un tronçon de colonne, un bout d’architrave, débris d’un temple ou d’un édifice disparu. Un paysan, caparaçonné d’un