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L’ORIENT.

et la plupart anciennes. Il ne pouvait faire cette exhibition devant un plus fin et plus savant connaisseur. Il y avait des fusils à canon en damas rond et rayé, fabriqués en Crimée ; l’un, de l’armurier Hadji-Mustapha, dont la réputation est grande dans le Caucase ; l’autre, damasquiné en or, portant vers la culasse l’inscription arabe : « Devlet-Yeri-Khan, » et au bout : « Fils de Hassan-Yeri-Rhan ; » des chacheki à monture en argent niellé et doré, à lames striées de cannelures, et portant en diverses langues des inscriptions à demi effacées dont M. Gilles déchiffra quelques-unes, à la grande admiration du prince et de ses fils. La plupart de ces chacheki lui parurent de très-anciennes lames italiennes.

Le moment du départ arrivé, le prince fit présent à son hôte d’un beau bachelik en drap du pays, couleur cannelle, tout bordé de galons d’argent et de soie noire, et de deux pierres taillées à facettes (jaspe noire et jaspe sanguin) qu’il avait rapportées de la Mekke, espèce d’amulettes, dont l’une préservait de