Page:Gautier - L’Orient, tome 1, Charpentier-Fasquelle, 1893.djvu/276

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
264
L’ORIENT.

coupées à jour derrière un rideau de plantes grimpantes.

Le petit comptoir russe est charmant avec ses courtes colonnettes de style asiatique, ses légères arcatures et son toit renflé en demi-coupole.

Rien de mieux entendu et de plus pittoresque que les écuries où sont logés les chevaux de race amenés pour l’Exposition. De sveltes frises en bois fenestré comme une truelle à poisson accusent et ornent les lignes du bâtiment. Ces découpures hippiques se croisent aux sommets des angles et indiquent bien la destination de l’édifice. Nous n’avons pas vu les chevaux en action, mais nous connaissons les magnifiques allures des steppers russes qui trottent d’un pied si ferme sur la glace de la Neva, et nous avons admiré dans leur patrie même ces coursiers de la race Orloff, à la robe lunée, à la queue qui semble saupoudrée de limaille d’argent.

Près de l’écurie, une niche élégante renferme deux superbes lévriers de Sibérie, aux yeux de gazelle, au fin museau de brochet,