lation, lorsqu’il bouillonne trop abondant. Des sergents de ville, armés de baguettes en fer, font la police d’une barrière à l’autre. La mer baigne Yeddo, avantage immense pour une capitale, et des forteresses, où se reconnaît l’inspiration hollandaise, défendent son port.
Le Japon a ses hétaïres comme la Grèce antique. On élève des jeunes filles pour ce métier de courtisane, qui n’a rien là-bas d’infamant : on leur apprend la poésie, la musique, l’astronomie, fort en honneur au Nipon. Leurs maisons sont fréquentées publiquement comme des académies ou des clubs ; on y cause d’affaires, de littérature, de philosophie ; le marchand y rencontre le damio (grand seigneur) ; de maîtresses elles deviennent souvent épouses, et la société les admet sans difficulté dans son sein ; il ne vient dans l’idée à personne de leur reprocher leur passé.
Les Japonais ont le sentiment de l’art ; leur goût n’est pas chimérique et monstrueux comme celui des Chinois. M. de Chassiron a joint à son livre des fac-simile d’illustrations