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ÉGYPTE.

dernier on ouvrait un de ces cercueils bariolés d’hiéroglyphes, et l’on devait démailloter le corps qu’elle contenait en présence de médecins, de savants, d’artistes et d’hommes de lettres.

Notre curiosité était vivement surexcitée. Ceux qui nous font l’honneur de nous lire comprendront bien pourquoi. La scène qui allait se passer devant nous réellement, nous l’avions imaginée et décrite par avance dans le Roman de la momie. Ce que nous disons ici n’est pas pour faire une réclame à notre œuvre, mais pour expliquer l’intérêt tout particulier que nous portions à cette séance archaïque et funèbre.

Quand nous entrâmes dans la salle, la momie extraite de sa boîte était déjà couchée sur une table, dessinant vaguement la forme humaine sous l’épaisseur des bandelettes ; le cercueil était placé non loin d’elle.

Sur les parois de ce cercueil est peint le jugement des âmes, scène habituellement représentée en pareille circonstance. L’âme de la défunte (la momie était une femme), ame-