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L’ORIENT.

Poëte, et nous jetions à la pauvre momie un regard d’adieu amical et mélancolique.

L’ISTHME DE SUEZ.

Retournons encore en Égypte. Non loin de l’okhel arabe, où nous avons assisté an dépouillement de la momie, s’élève une sorte de palais ou de temple aux parois bariolées d’hiéroglyphes, aux colonnes coiffées de chapiteaux que décorent des masques de femmes dorés et de fleurs de lotus peintes de vives couleurs. Au bout du bâtiment s’ajuste, comme le chœur à la nef d’une église, un édicule de forme ronde, petite déviation à l’architecture rectiligne égyptienne qui va bientôt être justifiée.

À la porte, un pilier carré d’une matière à demi transparente attire tout d’abord les yeux ; c’est un bloc de sel gemme taillé au fond des lacs Amers de l’isthme de Suez. N’était la difficulté du transport, il aurait pu être aisément d’une dimension double ou