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ÉGYPTE.

de quarante-cinq kilomètres que le panorama abrége nécessairement. Voilà le campement d’Alkantara avec ses doubles rangées de baraques, son hôpital, situé sur un mamelon, et son pont de bateaux où passent les caravanes de Syrie. Le canal est sorti du lac Menzaleh et chemine en terre sèche, mais ce n’est pas pour longtemps, car bientôt il rencontre le lac Ballab, dépression irrégulière de terrain que l’eau remplit ou abandonne selon les époques. Là le sol s’élève et forme comme une espèce de barrage, qu’on nomme le seuil d’El Guisr, et qu’il a fallu couper pour laisser passage au canal profondément encaissé en cet endroit. On aperçoit la ville d’Ismaïlia, le chalet du directeur, et, comme un fil argenté se dirigeant à droite vers la fertile Égypte, le canal d’eau douce dont une saignée alimente la nouvelle ville ; à gauche le sable infécond et brûlant étend ses ondes poussiéreuses du côté de la Syrie. Près d’Ismaïlia, on distingue le village arabe avec son bazar et sa mosquée ; car, en peignant leur panorama, MM. Rubé et Cha-