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L’ORIENT.

d’un immense sycomore. Marilhat avait été frappé, lui aussi, de l’aspect de ce dôme blanchi à la chaux, s’arrondissant sous un ciel d’un immuable azur, entre ces feuillages d’un vert vigoureux ; il en avait fait un tableau dont le souvenir ne s’est jamais effacé de notre mémoire et qui était comme un morceau d’Égypte encadré, tant le peintre avait bien rendu cette sérénité lumineuse et cette fraîcheur embrasée.

Ensuite notre voyageur se rend au Caire. — À un coude du Nil, il aperçoit, noyées dans les clartés du soleil levant, bleuies par le lointain, les pyramides de Giseh dessinant leurs gigantesques triangles, énormes énigmes de pierre posées à l’entrée des solitudes libyques et qui attendent encore leur Œdipe. Il longe les travaux interrompus du barrage commencé par Méhemet-Ali et abandonné par l’incurie d’Abbas-Pacha, et aborde au Caire découpant sa silhouette hérissée de minarets entre des zones de verdure et les escarpements jaunâtres du Mokattam.

La description spéciale du Caire n’entre