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L’ORIENT.

jaune, aux sandales antiques, à la longue robe rouge ; de Wahabis à la mine austère et farouche ; de santons tout nus, de juifs changeurs de monnaies ; de femmes en habbarahs noirs, sorte de sac de taffetas d’où sortent des caleçons et des bottines jaunes, masquées d’un bourko d’étoffe blanche, ou, lorsqu’elles appartiennent à la classe du peuple, habillées d’une simple tunique bleue ouverte sur la poitrine et coiffées d’un milayeh, grande écharpe qui traîne à terre, et la figure couverte par un grillage de petites tresses de soie noire garnies de plaquettes d’argent.

Les mosquées, ces monuments si purs du bel art arabe, sont visitées avec une attention pieuse par M. Maxime Du Camp. Nous sommes forcé, bien à regret, de renvoyer au livre pour les descriptions si nettes, si littérairement plastiques, des mosquées de Sultan-Haçan, de Touloun, d’Amr-ben-el-âs, pour la scène du psylle charmeur de serpents, pour le retour des pèlerins de la Mecque, et l’étrange cérémonie du dosseh (piétinement), dans laquelle un chérif à cheval passe sur un