Page:Gautier - L’Orient, tome 2, Charpentier-Fasquelle, 1893.djvu/343

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LE SAHARA

Les peintres, lorsqu’ils quittent le pinceau pour la plume, conservent une manière aisément reconnaissable. — L’habitude d’étudier la nature sous son aspect plastique donne à leur phrase un contour arrêté et précis. Leur œil saisit les objets sous un angle particulier, les dessine, les assied, les met en perspective et les colore avec une netteté toute spéciale. Ils connaissent beaucoup mieux que les littérateurs occupés de la pensée pure le mobilier de la création. Il fait jour dans leur esprit comme dans ces grands ateliers éclairés de vitrines immenses où ils travaillent, le modèle sous les yeux ou rendu présent par des croquis. À force d’étudier les types, les visages, les attitudes, les mouvements et jusqu’au tic du corps, ils arrivent à une péné-