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ALGÉRIE.

jusqu’à la seconde voûte en passant par des chemins d’acrobate. Voilà la pierre sur laquelle nous nous sommes assis pour dessiner un point de vue, la maison où nous sommes allé voir la danse des djinns, peinte depuis par Adolphe Leleux qui visita Constantine, enflammé par nos récits ; les énormes fûts de colonnes romaines qui ne tiennent à rien et ne paraissent pas avoir fait jamais partie d’aucun édifice, échantillons grandioses d’un rêve avorté, enfin tout Constantine en quelques mètres carrés. Quelle que soit la remarque que vous ayez faite en parcourant cette ville bizarre, vous la retrouverez reproduite ici.

Ce plan est d’autant plus précieux, que Constantine comme Alger doit bientôt disparaître sous l’envahissement du goût français. À cette époque, elle était encore intacte, sauf un hideux hôpital militaire très-proprement et très-parfaitement bâti, que tout artiste voudrait voir au fond du Rummel, et qui, de ce côté, déshonore la silhouette orientale de la ville ; elle n’existera bientôt plus qu’à l’état