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LES BAYADÈRES.

tiques, que par une simple porte, et nous éprouvions une singulière émotion, mêlée d’attente et d’anxiété ; au signe du maître, les battants s’ouvrirent, et la troupe, composée de cinq femmes et de trois hommes, s’avança vers nous et nous fit le sélam, à quoi nous répondîmes de notre mieux par un salut parisien.

Le sélam consiste à pencher la tête jusqu’aux pieds en tenant les mains près des oreilles, puis on se relève, et l’on fait voir alternativement le blanc et le noir des yeux, tout cela accompagné d’un petit frétillement impossible à décrire.

Ce salut a ce cachet de grâce humble et fière particulier aux Orientaux, et il l’emporte sur le nôtre comme les oranges sur les pommes et le soleil sur le gaz.

Hâtons-nous de constater, avant de passer à la description des bayadères et de leurs danses, qu’elles sont charmantes, d’une authenticité irrécusable, quoi qu’en aient pu dire les petits journaux, et qu’elles ont parfaitement réalisé l’idée que nous nous en formions ;