Page:Gautier - La Chanson de Roland - 2.djvu/112

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
104
NOTES ET VARIANTES, VERS 711-720

puis la mort de Roland jusqu’au procès de Ganelon : « Appelé par le cor de Roland mourant, l’Empereur revient à Roncevaux le soir de cette journée si remplie. (Vers 2398.) À deux lieues en avant, du côté de l’Espagne, on voit encore la poussière des Sarrazins qui se retirent (vers 2425, 2426) ; les Français se mettent à leur poursuite ; mais ils n’auraient pas le temps de les atteindre, car la nuit tombe, si Dieu ne renouvelait pour Charles le miracle de Josué. La journée dure encore assez longtemps pour que les chrétiens, qui ont barré aux païens le chemin de Saragosse (vers 2464), les bloquent contre l’Èbre et les forcent de s’y jeter et de s’y noyer tous. Les païens morts, Charlemagne trouve qu’il est bien tard pour retourner à Roncevaux (vers 2483), et les Français, accablés de fatigue, campent sur la terre déserte. (Vers 2489.) C’est pendant cette même nuit que la flotte immense amenée à Marsile par Baligant, l’émir de Babylone, remonte l’Èbre à la lueur de mille fanaux (vers 2643), et aborde non loin de Saragosse. Au matin, dès l’aube, Charles se lève, et les Français retournent, par cez veies lunges e cez chemins mult larges, voir à Roncevaux le « merveilleux dommage ». (Vers 2852, 2853.) C’est là que les messagers de Baligant viennent défier Charles, et, le soir de la même journée, l’Empereur victorieux arrive à Saragosse et s’en empare. Quand il y entre, clere est la lune, les estoiles flambient. (Vers 3659.) Il retourne en France le lendemain, sans doute par le même chemin, puisqu’il traverse de nouveau la Gascogne et arrive à Bordeaux (vers 3684) et à Blaye (vers 3689), d’où il va directement à sa chapelle d’Aix. » (Revue critique, 1869, n° 37, pp. 174, 178.) Nous avons essayé de résoudre à leur lieu les autres difficultés de la Chanson. (V. la Carte qui sert de frontispice à ce second volume.)

Vers 711.Halbercs. O. V. la note du vers 683. L’étymologie de ce mot est l’allemand halsberc. (V. le Glossaire.) Nous avons préféré la forme osbercs, qui est plus usitée, et où se trouve l’s étymologique. ═ Le manuscrit porte, par une erreur évidente : Halbercs vestuz e très-bien fermées. Ce dernier mot a même été ajouté postérieurement. Nous avons pris le mot endossées dans le texte de Versailles. Mu. a imprimé : E lur brunies dublées, qu’il a emprunté au manuscrit de Venise IV.

Vers 712.Healmes. O. V. la note du vers 683.

Vers 717.Le jur. O. Pour le cas sujet il faut li jurz. ═ Noit. O. V. la note du vers 611.

Vers 718.Empereres. O. V. la note du vers 1.

Vers 719.Eret. O. C’est peut-être la forme la plus ancienne dérivée de erat. Partout ailleurs nous trouvons ert. (Vers 726, 880, 1214, 1650, 2550, etc.) Lire plutôt iert. ═ Sizer. V. la note du vers 583.

Vers 720.Poinz. O. V. la note du vers 415.