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NOVELES — NUN

═ Mais au pluriel la forme la plus usitée est noz, qui d’ailleurs a la même étymologie. Voy. noz, au s. p. f., v. 949 ; au r. p. m., 57, 1191, 2286, 3085 ; au r. p. f., 42, etc. ═ Ajoutons que nostre et noz sont l’un et l’autre employés substantivement : Mult dechéent li nostre, 1585. Tu n’ies mie des noz, 2286.

NOVELES. S. p. f. Nouvelles (Novellæ) : Jesqu’á Marsilie en parvunt les noveles, 2638. Cf. 3747. — R. p. f., noveles : Vus en orrez noveles, 336. Vendrunt li hume, demanderunt noveles, 2918, et nuveles : N’orrat de nus nuveles, 55. De Guenelun atent li Reis nuveles, 665. N’en descendrat pur malvaises nuveles, 810. Nuveles vos di, mort vos estoet suffrir, 1257. (Lire : Vos di nuveles.) Cum feitement li manderum nuveles, 1699. Males nuveles li aportet, 3496. ═ On voit par les exemples précédents combien étaient déjà usitées plusieurs locutions qui nous sont restées : « Demander, attendre, apporter, dire des nouvelles, » etc.

NOVELET. Verb. neutre (?), ind. prés., 3e p. s. Se renouvelle (Novellat) : Se Rollanz vit, nostre guerre novelet, 2118. Il serait moins naturel de faire ici de novelet un verbe actif dont Rollanz serait le sujet. La thèse cependant peut se soutenir.

NOZ. V. Nostre.

NU. Nu ferez certes, dist li quens Oliver, 225. Nu est ici pour nun, et non pour nel, comme nous l’avions cru d’abord.

NUBLES. R. p. m. Nom d’un peuple païen. (Sont-ce les Nubiens ? Nubæ, Nubæi ??) La terce (eschele) est de Nubles, 3224.

NUD. Adj., r. s. m. (Nudum.) Puis fièrent il nud a nud sur lur bronies, 3585. — R. s. f. : Nue, 1324. — R. p. f. : nues, 3581. Dans ces deux exemples ce mot s’applique aux épées. ═ Au v. 3607 on trouve, comme s. s. m. ou n., la forme nut : Iloec endreit remeint li os tut nut.

NUIT. S. s. f. (Nox), 3991, et r. s. f., 2451. V. Noit.

NULS. Adj., S. s. m. Nul (Nullus), 251, 620, 1040, 1168, 1474, 1638, 3322, et nul, 2411, 3344. — S. s. f. : nule, 2511. — R. s. m. : nul, 231, 381, 1074, 1993, 2090, 2905, 3908. — R. s. f : nule, 1657, 2214, 3760. ═ Nul s’emploie avec ou sans substantif, comme le prouvent les deux premiers exemples auxquels nous venons de renvoyer notre lecteur : Quant nuls ne vus sumunt, 251. Meillur n’en at nuls hom, 620, etc. etc.

NUM. V. Nums.

NUMBRENT. Verb. act. Ind. prés., 3e p. p. (Numerant.) Geste Francor .XXX. escheles i numbrent, 3262.

NUMS. S. s. Nom (Nomen) : Li nums Joiuse l’espée fut dunet, 2508. — R. s., num : Li niés Marsilie il ad num Aelroth, 1188. Ço est l’Arcevesque que Deus mist en sun num, 2238. Cf. 3095. Par son orgoill li ad un num truvet, 3144. Cf. 3986, et nom : De m’espée enquoi saveras le nom, 1901. ═ Remarq. plusieurs locutions déjà populaires, telle que celle-ci : « Tu sauras le nom de mon épée, etc. ; » mais surtout une expression qui ne nous est point restée : Par num d’ocire, 43. V. ce vers au milieu du contexte.

NUN. Négation. (Non.) Nun ne s’emploie guère, dans notre vieux texte, que d’une façon absolue et dans deux cas spéciaux : 1° Après les disjonctifs u et ne : Voellet u nun, 2168. Cf. 1626. Qui qu’en peist u qui nun, 1279. Ço ne set li quels veint ne quels nun, 2567. Se averez pais u nun, 423. ═ 2° Avec se (venant du latin si), et nous avons ici affaire à notre expression « sinon ». Mais dans le Roland, se est toujours séparé de nun par un ou plusieurs