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NOTES ET VARIANTES, VERS 96

faut qu’ils aillent jusqu’à abandonner Charles. (Ibid., pp. 362-398.) Enfin la paix est faite, et elle est définitive. Renaud s’engage à faire un pèlerinage à Jérusalem, et arrive dans la Ville sainte au moment même où elle est attaquée par les Sarrazins. Il la délivre (Ibid., pp. 403-417), et refuse d’en être le roi. (Ibid., pp. 407, 408.) Il revient en France ; mais sa femme est morte, mais ses fils sont menacés par toute la famille de Ganelon et d’Hardré ! Il a la joie d’assister à leur triomphe. (Ibid., pp. 418-442.) C’est alors que, dégoûté des grandeurs humaines, il s’échappe un jour de son château et va, comme maçon, comme manœuvre, offrir humblement ses services à l’architecte de Cologne. (Ibid., pp. 442-445.) Sa force et son désintéressement excitent la jalousie des autres ouvriers, qui le tuent. (Ibid., pp. 445-450.) Mais Dieu fait ici un grand prodige : le corps de Renaud, jeté dans le Rhin, surnage miraculeusement au milieu de la lumière et des chants angéliques ; puis, comme un autre saint Denis, il guide lui-même jusqu’à Trémoigne les nombreux témoins de ce miracle. (Ibid., pp. 450-454.) C’est plus tard seulement qu’on reconnut le fils du duc Aymon, dont l’intercession faisait des miracles, et saint Renaud, canonisé populairement, reçut les honneurs dus aux serviteurs de Dieu. » (Ibid., pp. 454-457.) ═ 3° Ogier de Danemark. « Ogier était le fils de ce roi de Danemark qui avait jadis outragé les messagers de Charles. Otage de son père, il avait été retenu prisonnier par l’Empereur, qui même voulait le faire mourir. Nous avons vu plus haut comment il avait mérité le pardon de Charlemagne en combattant contre les Sarrazins envahisseurs de Rome, en luttant contre Caraheu et Danemont. (Chevalerie Ogier de Danemarche, poëme de Raimbert, xiie siècle, 174-3102.) Le Danois, vainqueur, se repose depuis longtemps à la cour de Charlemagne. Mais une partie d’échecs va changer sa fortune, et il en est de lui comme de Renaud de Montauban. Son fils, Baudouinet, est tué par le fils de l’Empereur, Charlot, qu’il a fait échec et mat. (Ibid., vers 3152-3180.) Ogier l’apprend ; Ogier veut tuer le meurtrier ; mais, assailli par mille Français, il est forcé de s’enfuir et va jusqu’à Pavie demander asile au roi Didier, qui le fait gonfalonier de son royaume. (Ibid., 3181-3541.) Charlemagne le poursuit jusque-là et réclame du roi lombard l’expulsion du Danois : Ogier jette un couteau à la tête de l’ambassadeur impérial. (Ibid., 4074-4288.) Charles veut se venger à tout prix. Les Lombards défendent Ogier : guerre aux Lombards. Une formidable bataille se livre entre les deux armées, entre les deux peuples. Didier s’enfuit ; Ogier reste avec cinq cents hommes devant tout l’effort de l’armée française. Sa résistance est héroïque, mais inutile. Il est forcé de se retirer devant cent mille ennemis. (Ibid., 4534-5883.) C’est pendant cette fuite, ou plutôt durant cette retraite, que, devenu tout à fait fou de colère, Ogier