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SEISANTE — SENS

SEISANTE. Nom de nombre indéclinable (Sexaginta), 1689, 1849. Et, avec un autre nombre qu’il multiplie : seisante milie, 2111.

SEISNE. S. p. m. Saxons (Saxones), 2921, et Saisnes, 3793. — R. p. m. : Saisnes, 3700.

SEIT. Verbe estre, 3e p. s. du subj. prés., 102, 234, 391, 458, 606, 1701, 2258...

SEIUM. Verbe estre, 1re p. p. du subj. prés., 1046. — Seiuns, 46.

SEIUNS. Verbe estre, 1re p. p. du subj. prés., 46, et seium, 1046.

SELE. S. s. f. Selle de cheval (Sella) : Mort l’abat ; la sele en remeint guaste, 3450. — R. s. f., sele : Trenchet la bone sele ki gemmet fut ad or, 1544. Cf. 1295. — S. p. f., seles : Li frein sunt d’or, les seles d’argent mises, 91. Les alves turnent, les seles chéent à tere, 3881. — R. p. f. : selles, 1969. (Müller restitue espalles, au lieu de e selles.)

SELVE. R. s. f. Forêt. (Silvam) : Nen at... selve ne bois, asconse n’i poet estre, 3292, 3293.

SEMBLANT. R. s. n. ? « Quelque chose qui ressemble à quelqu’un : son visage, son air » (du participe présent de simulare) : Jo irai à l’ Sarazin en Espaigne, — Si’ n vois vedeir alques de sun semblant, 269, 270. ═ Le sens s’est notablement étendu dans le vers suivant : L’Arcevesques lur dist de sun semblant, 1471. Sun semblant ne peut ici mieux se traduire que par : sa façon. Ces deux mots : façon et semblant, ont eu à peu près la même histoire dans notre langue...

SEMBLET. Verbe neutre, ind. prés., 3e p. s. (Simulat. Simulare signifie « peindre, reproduire ». Hoc mihi simulat, pour simulatur, pourrait se traduire : « Cela se peint, se reproduit à mes yeux, de telle ou telle façon. » D’où le sens actuel de Sembler.) De noz Franceis m’i semblet aveir mult poi, 1050. Et, avec un sujet bien déterminé s. m. : Cil Sarraz(ins) me semblet mult herite, 1645. — Cond., 3e p. s. (Simulâsset.) S’altre le desist, ja semblast grant mençunge, 1760.

SEMPRES. Adv. (Semper.) Ce mot a deux sens très-distincts : 1° « De suite, sur-le-champ, soudain. » Ce sens est dérivé, par extension, du sens latin. Semper signifiait « sans discontinuer » : L’ost des Franceis verrez sempres desfere, 49. Sempres murrai, mais cher me sui vendut, 2053. Ad un carner sempres les unt portet, 2954. Adubez vos ; sempres averez bataille, 3134. Sempres caïst, se Deus ne li aidast, 3439. Sempres est morte, 3721. ═ 2° Toujours. C’est le sens primordial de semper : Receif chrestientet, e pui(s) t’amerai sempres, 3598. Le vers suivant peut s’entendre aussi bien dans l’un que dans l’autre sens : Sempres ferrai de Durendal granz colps, 1255. ═ L’s de sempres n’a rien d’étymologique. On le rencontre dans tout un groupe d’adverbes : Unches, Alques, Primes. V. ces mots.

SEMUN. Verbe act., 2e p. s. de l’impér. Avertis, convoque (Submone) : Semun les oz de tun empire, 3994. V. Sumunt.

SENEFIANCE. R. s. f. Signification, d’un songe, par exemple (Significantiam) : Par avisiun li ad anunciet d’une bataille... Senefiance l’en demustrat mult gref, 2531.

SENEFIET. Verbe act., 3e p. s. de l’ind. prés. de senefier. (Significat.) Branches d’olives en voz mains porterez. — Ço senefiet pais e humilitet, 73. ═ Ces deux mots : Senefiance et Senefiet, ont bien gardé leur sens primitif : ils expriment le signe, le symbole.

SENESTRE. R. s. m. Gauche (Sinistrum) : A l’ puign senestre, 2830.

SENS. R. s. m. Raison, bon sens, dans toute la force de ce mot très-