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VAL-METAS — VASSALS

VAL-METAS. R. s. (?) : En Val-Metas li dunat uns diables, 1663.

VALOR. R. s. f. (Valorem), 534, 1362, 1877. Cf. Valur, au vers 1090.

VAL-PENUSE. R. s. f. Nom d’un pays païen (Vallem-Pœnosam) : La quinte (eschele) est de cels de Val-Penuse, 3256.

VAL-SEVRÉE. R. s. f. Nom d’un pays païen (Vallem-Separatam) : Canabeus... tint la tere entresqu’en Val-Sevrée, 3313. On peut lire Val-Severée.

VALT. Verbe neutre, 3e p. s. de l’ind. prés. de valeir (Valet), 516, 921, 1262, 1540, 1600, 1840, 3338. — 3e p. p. : valent, 639. — Subj. prés. 3e p. s. : vaillet, 1666, et vaille, 376. — Part. prés. : vaillanz. (V. ce mot.) ═ Valt est employé souvent avec un comparatif : Tient Durendal ki plus valt que fin or, 1540. Mielz en valt l’or que ne funt cinc cenz livres, 516. Plus valt Mahum que seint Pere, 921. Cf. 639. ═ On le trouve souvent accompagné d’une négation explétive : Sis bons escuz un dener ne li valt, 1262. Cf. 1666 et 3338. ═ Enfin, il se joint à la négation nient : Fuir s’en voel, mais ne li valt nient, 1600. Cf. 1840. Nous disons encore aujourd’hui : « Cela ne lui vaut rien. » Au moyen âge, on supprimait volontiers le sujet.

VAL-TENEBRUS. R. s. Lieu d’Espagne, près de l’Èbre et de Saragosse : El’ Val-Tenebrus là les vunt ateignant, 2461. Mü. a eu raison de restituer Val-Tenebres, qui ne rompt pas la mesure du vers et se trouve dans les textes de Venise IV et de Versailles.

VALTERNE. R. s. f. Nom de ville en Espagne (Valtierra ; mais l’n de Valterne n’est pas expliqué), 199, 931, 1291.

VALUR. R. s. f. Prix (Valorem) : Ne placet Deu... que ja pur mei perdet sa valur France, 1090. Valor, 534, 1362, 1877. ═ Au vers 1877, le sens de valor se rapproche, par une extension naturelle, de celui de « vaillance, bravoure, valeur » : Itel valor deit aveir chevaler — Ki armes portet e en bon cheval set, 1877, 1778.

VANTANCE. R. s. f. Vanterie (Vanitantiam) : Devant Marsilie ad faite sa vantance, 911.

VANTEIENT (se). Verbe réfléchi ou neutre, 3e p. p. de l’imparfait de l’ind. (Se vanitabant, de vanitare, fait sur vanitas.) 1° Réfléchi. Si se vante[i]ent mi vaillant chevaler, 2861. — Subj. prés., 3e p. s., s’en vant : Ki traïst altre nen est dreiz qu’il s’en vant, 3974. ═ 2° Neutre. Futur, 2e p. s., avec en, en vanteras : N’en vanteras el’ regne dunt tu fus, 1961.

VASSALMENT. Adv. Courageusement (V. le suivant) : Franceis sunt bon, si ferrunt vassalment, 1080. Mult vassalment unt traites les espées, 3576.

VASSALS. Ce mot est tantôt substantif, tantôt adjectif. Il dérive de vassalis, fait sur vassus, lequel dérive lui-même du celtique gwas. Dès l’époque mérovingienne, certains individus nommés vassi se viennent recommander à d’autres plus puissants et plus riches, appelés seniores. L’engagement du vassus s’appelle commendatio. Dès le temps de Charlemagne, le vassus suit le senior à la guerre. Il lui doit fidélité et assistance, et, à partir de la révolution féodale, le service militaire régulièrement constitué, lequel est l’essence du fief. Tout individu qui est appelé à remplir ces devoirs est un « vassal ». S’il les remplit bien, c’est un « bon vassal », un « vrai vassal ». Et vassal en est venu, sans autre épithète, à signifier toutes les vertus de la vassalité, surtout le courage. Telle est l’histoire de ce mot, qui tient tant de place dans le Roland et dans